C'est fini ! Toutes choses ont une fin, même les meilleurs. On est un peu en retard sur le blog, en fait on est rentrés dimanche midi (8 avril) à Metz et lundi matin (9 avril) à Montpellier.

Le retour à lui seul est un périple : on prend le fast boat pour gagner du temps et pourtant : 55 heures pour atteindre Metz... avec 1 nuit dans l'avion et 1 nuit à l'aéroport. Petite escale à Kuweit City où 99% des femmes sont en burka noir, et le pourcent restant en burka gris foncé. Et arrêt sans descendre de l'avion à Rome, enfin... sauf le mec devant nous qui est sorti de l'avion à Rome alors qu'il était enregistré jusqu'à Paris. Heureusement, la douane le cherche partout et il revient à temps avant le décollage.

Pour finir sur ce voyage : on a eu beaucoup de plaisir à tenir ce blog et à recevoir vos mails et vos commentaires. Merci de nous avoir suivi tout au long de ces 195 jours (6 mois 1/2).

On aura donc traversé 8 pays (et non 7). On a adoré le Laos, les Philippines et Sumatra pour leur côté sauvage, accueillant et faiblement touristifié. On a moins aimé la Malaisie, très développée, et la Thailande (un peu moins développée), mais déjà trop pour qu'il ne reste que très peu de choses à voir provenant de la nature et non de l'homme.

Conseils aux voyageurs :

Pour ceux que ça intéresse, dans mon sac il y a : 5 t-shirts, 3 shorts, 1 pantalon, 1 polaire, 1 kway, 1 ceinture en ficelle (parce qu'on a fondu et ensuite les shorts tombent !), 8 caleçons, 1 paire de grosse chaussette, 1 paire de sandales, 1 serviette, 1 maillot de bain, 1 casquette, 1 paire de lunettes de soleil.

En affaires communes, on a : 1 Pink Pong (le seul et l'unique), 1 carnet de voyage et le matériel associé (stylos, peinture, craie...), 1 crème solaire, 1 anti-moustique, 1 couteau, 1 frontale, 1 sac à viande, du paracetamol, un thermoplongeur et un verre pour chauffer l'eau pour se faire du thé et du porridge quand les temps sont durs, 1 nécessaire à couture, 1 lecteur mp3, 2 appareils photo (dont 1 qui a rendu l'âme), 1 trépied modulable, 1 ptit carnet pour écrire et faire des dessins pour se faire comprendre.

Et quelques trucs totalement inutiles : moustiquaire (quand c'est utile et bien y'en a déjà une accrochée au dessus du lit), 1kg de médicaments en dehors des quelques paracetamol, embout de camping gaz, cadenas, savon et brosse pour le linge (y'a des service à linge partout).

Niveau sous-sous, on a un peu dépassé le budget intial. Sans compter les billets d'avion aller-retour France-Asie et les vaccins et en comptant les billets internes à l'Asie, les visas, les souvenirs, le coût de la vie : par personne 550 €/mois.

On décide d'aller par les moyens locaux à Gili Air : 4 fois moins cher que le "fast boat" touristique mais aussi 4 fois plus long... Tant pis, on a du temps mais pas d'argent :D On doit faire une halte à Sengiggi parce que Padangbai - Gili Air en 1 jour c'est long...

Le lendemain on arrive à Gili Air, la plus petite des 3 iles Gili : on fait le tour à pied en 50 minutes ! Ici il n'y a pas d'engins à moteur, uniquement des vélos et des calèches. Le paradis ! L'ile n'est évidemment pas autonome, donc le bateau de transfert vers Lombok sert aussi pour le ravitaillement. On se prélasse 4 jours sur la plage, on profite de la mer chaude, des bons ptits plats indonésiens, du snorkeling, et même de la plongée.

Faire l'Indonesie sans passer par Bali, on pouvait pas. Voila, c'est chose faite !

Donc c'est vrai cette ile regorge de mille beautes, mais pour les atteindre faut d'abord passer par Kuta, une ville de surfeurs ou tout n'est que magasins, vendeurs, bars, consommation... l'horreur ! Heureusement on arrive vite a Ubud ou l'on assiste a une soiree animee : la celebration du nouvel an 1934. Apres celui de 2555 en Thailande, le voyage se fait a la fois dans le temps que dans l'espace. Bref malgre une touristification folle a Bali, les traditions et la culture de cette ile hindouiste sont bien preservees et on assiste a un defile de "monstres geants" censes chasses les demons de la ville, le tout en musique, danse, et similis combats ! Toutes les generations sont reunies, les moins de cinq ans participant egalement a porte des "minis monstres" pour leur plus grand plaisir :)

Apres cette soiree bien remplie, le lendemain toute la ville s'endort pour 24 heures c'est Niepy...sur Bali entiere il est interdit de sortir de chez soi, de parler fort, d'utiliser l'electricite...on ne fait plus rien. Une journee donc passer sur la terrasse de notre chambre. On se rattrape avec balade dans les rizieres (Jetiluwih), le lendemain, qui nous plaisent toujours autant, chaque nuance de vert semblant plus belle que la precedente ! Eugenie se decouvre etre une vraie bikeuse sur les routes sinueuses et encombrees.

Cap sur le gunung Batur, un volcan ou l'on reussit a echapper aux 10 000 guides qui nous vendent leur service inutile et hors de prix. Il fait bien chaud, et comme a Sumatra, la baignade dans les sources chaudes a l'arrivee est reconfortante ! En plus on a vue sur les douches des villageois, le pied ! Enfin c'est surtout eux qui ont la vue, hein les filles ? (petite precision : les locales se douchent habillees, donc 3 touristes en maillot ca ne passe pas inapercu...)

Periple et negociations hardues pour atteindre la paisible Jemeluk ou l'on se prelasse sur une plage de sable noir face a un spot de snorkeling tres riche :) Nous voila bien heureux, surtout avec une petite soiree coucher de soleil rosee, chant balinais a la guitare, pied dans le sable, vue sur deux volcans (Agung de Bali et Rinjani de Lombok) bref c'est peace ! Flory a failli se faire embarquer a un mariage mais elle a fait sa timide pour rester avec nous :)

Les derniers jours sur Bali et en compagnie de Flory et Eugenie nous ont ramene a Kuta en passant par Padangbai et son blue lagoon et Tanah Lot, un temple sacre emergent d'un rocher en mer. Cette derniere visite fut decevante mais elle permit de s'arreter a Ubud pour recuperer la carte bancaire d'Eugenie qu'elle avait laisse pour la semaine (trop lourd dans le sac) !! Tout est bien qui finit bien, elle la recupere, le lendemain c'est depart en avion apres une derniere biere sur la plage de Kuta ou les surfeurs, les avions en atterissage et le coucher de soleil se cotoient.

Nous on part pour Lombok et de nouvelles aventures indonesiennes...

On est a Singapour avec Eugenie et Flory, chez Tiphanie et Samuel.

Singa c'est de grands buildings de verre, un bateau plante sur trois tours, un lion-sirene qui crache de l'eau, des transports en commun et des centres commerciaux sur-climatises, des chantiers silencieux partout, un festival de lumiere le weekend, des grands parcs, des musees superbes, des interdictions pour tout, et puis du luxe et toujours du luxe. Ici encore les 3 cultures musulmane (indo-malais), indienne et chinoise cohabitent a merveille.

Le plus simple pour resumer ces quelques jours de modernite c'est de les illustrer en image (voir l'album photo 10).

On part ce soir pour Bali, Lombok et les iles Gili.

On va a Melaka (ou Malacca, on ne sait pas trop comment ca se prononce ni comment ca s'ecrit...) : belle petite ville recemment inscrite a l'UNESCO, elle offre une large diversite de musees, de vieux batiments coloniaux portugais et hollandais, un ancien palais, des maisons malaises et chinoises, et un soleil ecrasant que seuls les granites peuvent nous aider a supporter. La modernite reste omnipresente en Malaisie et on s'offre le luxe, apres 5 mois d'abstinence, d'aller au cinema !!

Ensuite, direction Kuala Lumpur, Flory et Eugenie atterissent et nous rejoignent pour les 3 prochaines semaines de voyage. Flory, ta doudoune ne te sera pas necessaire ici, et encore merci pour les chocolats suisses !

Kuala Lumpur, c'est grand, tres grand et il fait toujours aussi chaud, tres chaud... On visite cette grosse ville, qui offre elle aussi des vestiges coloniaux (anglais cette fois-ci) et des buildings vertigineux, et la cohabitation des 3 cultures nationales (malaise, indienne, chinoise).

Flory part pour Mersing et Tioman rejoindre sa soeur. Avec Eugenie, on va au Cameron Highlands afin de decouvrir les plantations de the.

Avant de retrouver Flory, sa soeur Tiphanie et son copain Samuel qui habitent a Singapour, on passe quelques heures a Ipoh : encore des vestiges coloniaux, et encore un soleil ecrasant !  

Apres la sauvage Sumatra, changement de decor on arrive a Kuala Lumpur et ses buildings de verre ! Mais avant ca, une petite nuit insolite a l'aeroport de Padang (jusque la rien de bizarre) sauf que les gardes nous ont fait dormir dans... la salle de priere ! Du coup, on dort la tete vers la Mecque no problem :) Le reveil avec la priere de 5h est sympa aussi... A KL, on ne s'attarde pas, un coup de telephone a Romain (un copain de Francois) et c'est parti on saute dans un bus pour Johor Bahru.

On arrive a la pointe sud du pays qui fait face a la ville aseptisee, riche, dynamique et luxueuse de Singapour ! Romain nous accueille comme des princes et le tour de son appartement et de sa residence nous fait baver, nous qui n'avons pas pris de douches chaudes depuis un mois et qui sommes heureux quand il y a un pommeau :) Bref c'est le paradis pour se reposer quelques jours (et manger du fromage !). C'est le weekend, Romain nous fait decouvrir les soirees arrosees de sa ville, la mixite culturelle malaise, les bons restos du coin, et une petite viree a Singa.

Ce qui est top, c'est toutes les petites anecdotes qu'il peut nous raconter sur le pays et les differentes cultures qui en fait cohabitent plus qu'elles ne se melangent : chinois, malais, indiens, expats, a chacun son quartier ! Il y a meme des lois differentes selon "l'origine" des gens bien que tous soient de nationalite malaise... eh ben !

Pour conclure ces douze merveilleux jours a Sumatra, rien de mieux que les images :

Au lac Toba les guesthouses et les echoppes de souvenirs se bousculent dans le village de Tuk-Tuk, pourtant le touriste se fait rare. On loge sur l'ile du lac, Samosir, et on fait un petit tour en velo a la rencontre de l'architecture Batak Haro. On fait une petite pause sur les chaises du conseil du village, vieilles de 300 ans. 

On part ensuite pour un long trajet en bus de 16h qui nous mene a Bukittinggi, une ville perchee en hauteur et entouree de 3 volcans. Encore une fois, les hotels sont indenombrables mais les touristes restent rares. Ici la modernite arrive doucement : le marche s'etale a meme le trottoir, les taxis sont remplaces par des caleches, et le grand centre commercial defigure la place centrale ! 

On part a la recherche de la plus grande fleur du monde, la Rafflesia, qui evolue dans son bulble pendant 18 mois pour fleurir seulement 5 jours. On apprend qu'en ce moment il n'y en a seulement 1 en floraison et qu'elle meure depuis la veille. On y va quand meme et a l'arrivee, les jambes embouees, le spectacle floral en fin de vie reste superbe. Au retour on fait une pause pour boire du cafe Luwak. L'echope qui le sert est la seule de Sumatra a le produire de facon entierement naturelle. Explications : Le chat sauvage Civet se nourrit, parait-il, des meilleurs grains de cafe sauvage de la jungle, ce dernier les digere et les evacue par les voies naturelles. Les villageois traquent la trace du chat pour ramasser ses excrements : ils les font secher et recuperent ainsi des grains de cafe riches en enzymes et nutriments issus de la digestion du chat. Le cafe, aux proprietes curatives spectaculaires, se vend tres cher (apparement 20 euros la tasse en Europe). On a donc gouter ce "cafe-caca-de-chat" et on a meme paye pour ca :)

La region tres reculee de Bukittinggi regorgent d'excursions, on n'a malheureusement pas le temps de tout faire... :( On decide de poursuivre le lendemain vers la vallee d'Harau. Loin de l'effervescence de la ville, le paysage karstique impose la tranquilite et la serenite. Cascades a gogo droit devant !

On enchaine ensuite vers le lac Maninjau, encore et toujours un endroit desertifie par les touristes meme si les infrastructures ne manquent pas ! Le temps s'est la aussi arrete : calme et tranquilite assures. Malheureusement on ne reste qu'1 jour pour rejoindre Padang ou on s'apprete a passer une bonne nuit recuperatrice sur les bancs de l'aeroport :) On decolle jeudi tot le matin pour la Malaisie et on va enfin visiter autre chose que l'aeroport de la capitale Kuala Lumpur !

Le matin nous etions aux Philippines, l'apres-midi nous attendions a l'aeroport de Kuala Lumpur et le soir nous etions a Medan, a Sumatra en Indonesie !

Francois a eu un peu de mal a passer la frontiere, le douanier ne voulait pas croire qu'il etait francais, mais plutot afghan...

On part directement de Medan le lendemain pour atteindre Bukit Lawang, village connu pour son centre de soin et de rehabilitation d'oran outangs illegalement domestiques ou malades. C'est aussi le point d'entree du parc national Gunung Leuser qui habrite la plus grosse population de ces primates a poils roux (pres de 7 000). Pendant un trek de 3 heures dans la jungle humide, on a la chance de voir 5 oran outangs : on voit deux couples mere-enfant, puis un jeune singe presque adulte. La negociation de ce trek a ete tres difficile, on arrive a baisser le prix de 60%. Mais l'apres-midi on perd une bonne partie de l'argent sauvee en moins d'une minute dans un jeu d'argent de rue... Ah les boulets... Dans ces memes rues, des moutons crasseux ont remplaces les chiens errants et les chats de goutiere !

On part ensuite pour Berastagi. De la, on part a l'ascension du volcan Gunung Sibayak. On part sans guide, tres optimiste de trouver notre chemin au milieu d'un cratere aux emanations de soufre... Reussi ! D'en haut la vue est splendide, le soufre jaillit bruillament par endroit, l'odeur est ignoble, et la plaisir est a son comble. La descente se finit sous la pluie et dans la boue (attention aux glissades...) et les sources d'eau chaude naturelles qui nous attendent a l'arrivee sont un vrai reconfort, quoi qu'un peu trop chaude quand meme.

Un petit arret au village Lingga : ethnie Batak et maisons traditionelles "a cornes de buffle"

On est maintenant au Lac Toba, la suite au prochain episode :)

Les Philippines c'est 7 107 iles, ca fait beaucoup !! Trop meme... Du coup, si ca interesse quelqu'un, il est possible d'en acheter une :

Pour s'y rendre, il est possible d'aller a l'aeroport le plus proche en jeepney Harry Potter :

Mais attention aux cocotiers, quand une noix tombe ca peut faire mal et attention aussi a ne pas loger pres d'un elevage de coqs... Ils hurlent toute la journee, sans intermittence...

Les Philippines sont un de nos coups de coeur de ce voyage : la gentillesse des habitants, les plages sauvages, la couleur de l'eau, les villages remplies de fruits, de coqs, d'enfants curieux, la facilite d'echange avec tous les Philippins qui ont la chance d'etre anglophone.